Université de Douala:Les bonnes affaires des inscriptions en ligne

Inscrire en ligne est devenu le business qu’offrent plusieurs jeunes sur le campus universitaire aux nouveaux bacheliers.

« Inscription en ligne ? », peut-on entendre en faisant un tour au campus de l’université de Douala. C’est en fait, la principale question qui s’adresse à toutes les personnes qui franchissent le seuil du portail du campus universitaire ces jours. Il est environ 12 h ce mardi 7 octobre 2014, plusieurs jeunes, des garçons pour la plupart sont installés aux différentes portes d’entrée dudit campus. Il s’agit là d’un type de travailleurs en pleine activité. Leur travail, aider les nouveau-venus à se préinscrire. Armand Aimé Sangou, étudiant en 3ème année de psychologie est l’un de ces prestataires de service saisonnier de l’université. Muni de son ordinateur portable et d’une clé internet, ce dernier propose ses services à tous ceux qui franchissent le portail. « Je suis ici pour faciliter la tâche aux jeunes qui viennent d’obtenir leur baccalauréat et qui veulent se préinscrire à l’université », indique-t-il. Ce service consiste justement à aller sur internet, télécharger les fiches de préinscriptions et le quitus de paiement apprend-on. Cependant, ce service n’est pas gratuit. C’est une activité rémunérée. Une rétribution qui est tributaire d’une négociation entre le prestataire et le nouvel étudiant. Toutefois la grille tarifaire est comprise entre 500 et 1000 Fcfa laisse-t-on entendre ici. Pour ce jeune étudiant, l’activité est plutôt florissante en cette période. « Il y’a quelques jours, je pouvais rentrer à la maison avec 10 000 Fcfa par jour. On tend déjà vers la fin des préinscriptions et il y’a moins d’affluence. Je peux me retrouver le soir avec 5 cas moyennant 4 à 5000 Fcfa », précise Armand. D’après ce jeune de 24 ans, cette activité contribue à son épanouissement financier. « L’argent que je récolte pendant cette période me permet de régler mes factures et même de m’acquitter de mes droits universitaires », ajoute le jeune étudiant. Seulement l’activité attire d’autres jeunes qui ne sont pas forcément des étudiants. Ainsi gérant de cyber café, secrétaire installés dans les encablures de l’université s’en donnent à cœur joie. La concurrence est dès lors de mise. Et tous les moyens sont bons pour avoir le maximum de clients, signale un autre jeune prestataire de service. Pour les « bleus », comme on les appelle ici, c’est une chance d’avoir ces jeunes sur place. Maeva qui vient d’obtenir son baccalauréat au nord Cameroun et qui s’est inscrite à la faculté des lettres et sciences humaines ne dira pas le contraire. « Je ne savais pas quoi faire quand j’ai appris que les inscriptions étaient en ligne, mais quand j’ai trouvé les gens ici qui pouvaient m’aider à le faire j’étais vraiment contente. Maintenant j’ai juste payé 1000 Fcfa et en quelques minutes j’étais inscrite », confie-t-elle, toute souriante. Malheureusement pour ces prestataires, cette activité est périodique et s’achève avec la fin des préinscriptions.

Lucienne Wouassi