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Actualité judicaire: Les journalistes se recyclent à Douala

Les hommes et femmes des médias ont reçu ce vendredi 2 mai 2014, des enseignements relatifs aux comptes rendus d’audiences.

L’actualité judiciaire au Cameroun est fournie depuis plusieurs années, les journalistes qui sont tenus de relayer l’information au public, doivent cependant maitriser la loi de leur pays, précisent les panélistes à l’entrée de jeu. Alors au cours de cette rencontre qui a réuni une trentaine de journalistes radio, télévision et de la presse de la ville de Douala, des précisions ont été faites sur les comptes rendu d’audience. L’entretien qui a duré près de 3 heures de temps, été orienté sur deux points. Tout d’abord les tares journalistiques dans le traitement de l’actualité judiciaire et les moyens d’y remédier présenté par Denis Nkwebo, journaliste et rédacteur en chef au quotidien le jour. Ensuite, Vieux Eyike, magistrat et auteur de l’ouvrage « contentieux pénal de la presse Camerounaise », est revenu sur les risques auxquels s’exposent les journalistes dans la couverture de l’actualité judiciaire. Dans son exposé, Denis Nkwebo a rappelé que le journaliste qui couvre l’actualité judiciaire doit avoir certaines connaissances en matière de droit. Par conséquent ce dernier doit comprendre l’organisation de la loi dans son pays. Ce reporter, doit avoir au bout du doigt les réponses aux questions telles que, qu’est ce que la loi, le crime, qui applique la loi, qui la détermine, qu’est qu’une punition et une discussion civile pour ne citer que celles là. Ainsi a-t-il précisé, la première chose pour le journaliste dans le traitement de l’actualité judiciaire, c’est la justification.

Rester neutre et objectif

Pour le magistrat Vieux Eyike, il n’y a pas de formules sacramentelles pour les comptes rendus d’audiences. Seulement le journaliste doit rester neutre et objectif. « La justice doit être rendue avec sérénité, en évitant tout spectacle. Un principe fondamental sacro-saint et sempiternel gouverne le procès pénal : la présomption d’innocence. Il a son pendant en matière civile : le respect de la vie privée. N’oublions pas que toute affaire judiciaire atteint l’être humain dans ce qu’il a de plus cher, sa liberté, son honneur, ses biens et sa vie. Il peut donc arriver que le journaliste en rendant compte des audiences, par des moyens techniques rudimentaires ou modernes qu’il en vienne à nuire à la présomption d’innocence et à la vie privée », précise le magistrat. Alors pour encadrer l’information judiciaire, plusieurs publications sont interdites. Le code pénal en ses articles 198 et 266 interdit les publications équivoques, et l’article 306 du même code, interdit également de rendre compte des procès en diffamation. De même, rendre compte des débats judiciaires et les délibérations internes des cours et tribunaux, assister aux procès des mineurs, les enregistrements sonores, les prises de vue par caméra cinématographique, photographique, par la télévision ou tout autre procédé analogue sont interdits. Les commentaires tendancieux sont également à éviter par ces journalistes qui rendent compte de l’actualité judiciaire. Des règles, qui ne sont pas sans conséquences, car des peines pénales et des sanctions administratives, disciplinaires ou civiles sont prévues.

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