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Jeux du hasard: Les jeunes parient à Douala

Ils sont devenus les abonnés inconditionnels du Pari foot, et s’alignent en longueur de journée devant les kiosques de jeu.

Il est environ 11h ce mardi 25 mars 2014 au lieu dit Mobil Bonakouamouang. Devant un petit kiosque à jeu, plusieurs jeunes observent minutieusement un imprimé. Sur un bout de papier, chacun fait des combinaisons. Ici la concentration est au plus haut point et impossible de capter facilement l’attention. En effet, ils s’apprêtent à miser sur des matches de football et précisément ceux du championnat étranger. Dans ce kiosque se trouve le vendeur de ticket, qui pareillement sert de guide pour les novices qui veulent jouer. Le pari foot, c’est le nom de la nouvelle occupation de nombreux jeunes dans la capitale économique. Alors pour faire valider une combinaison, il faut débourser la modeste somme de 300 Fcfa minimum. Les gains vont croissants, en fonction des combinaisons que le joueur a faites à l’avance et du montant que ce dernier a également misé. Derrière son facturier, il se presse d’insérer les données d’un parieur et voilà son ticket est tiré. Un ticket qui servira peut-être au cas où il gagne. Il encourage pareillement les parieurs à miser plus. « Si tu mises sur plusieurs matchs, tu as la chance de gagner beaucoup d’argent », lance-t-il à l’un des clients. Comme ce kiosque, plusieurs autres sont installés dans les rues de Douala, et de même, ils sont comme des appâts pour les jeunes garçons qui y passent la journée. A l’agence de Premier game, l’entreprise promotrice de ce jeu au hasard, situé au lieu dit Texaco Omnisport, de nombreux jeunes sont alignés devant une caisse. Alors on apprend qu’il s’agit pour un grand nombre, des gagnants qui viennent retirer leur gain. Dans la salle plusieurs appareils sont installés et les abonnés sont à pied d’œuvre et très concentrés. On apprend que l’entreprise en plus du Pari foot, a une gamme variée de jeu. Ne peuvent participer que les personnes ayant plus de 18 ans, donc majeur laisse-t-on entendre. « Nous avons plusieurs jeux, chacun joue selon sa convenance et selon son choix. Et les moins de 18 ans ne peuvent pas y participer », indique un animateur. Même si aucune disposition n’est mise en place pour vérifier l’identité des parieurs, c’est du moins la règle. Dans l’agence située à Akwa, l’image est identique.

Précarité et pauvreté

Si ici la remarque la plus frappante est le sexe des personnes présentes dans ces salles de jeu et devant ces différents kiosques, leur âge et classe sociale n’est pas également à négliger. La tranche d’âge est comprise entre 19 et 35 ans et leur accoutrement en dit long sur leur classe sociale. Loin d’être une partie de plaisir, cette participation massive au pari foot est la conséquence d’un mal social profond observe-t-on. D'après les informations recueillies, les abonnés sont à la recherche d’un bien être ou du moins, de l’amélioration de leur condition de vie. Ce sont des jeunes étudiants, des sans emplois, des motos taximen et ceux là qui font dans la débrouillardise, qui sont les principaux abonnés. « Je mise tous les jours parce que j’espère qu’un jour je pourrais gagner le gros lot et améliorer ma condition de vie. Je suis sans emploi et je tente ma chance quand je peux. C’est vrai que je prends du plaisir à le faire parce que j’aime le foot », indique Christian, un abonné rencontré sur les lieux. Sur la base de simple calcul, chacun peut voir combien ces jeunes étudiants et sans emplois investissent par mois dans ce jeu bien qu’il soit incertain.

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