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Hôpital Laquintinie:  Le calvaire des malades

Attente très longue, personnel de santé parfois insolant, voilà ce que subissent les patients au quotidien dans cette structure publique de santé de Douala.

« Si tu veux mourir, il faut venir ici ». Cette phrase est d’un patient. Assis depuis plusieurs heures, las d’attendre d’être consulté par un médecin. Pour se rendre dans cette structure publique de santé, il faut s’armer de beaucoup de courage et surtout de patiente. Dans la salle d’attente des services de la consultation externe, c’est un véritable chaos que vivent les patients au quotidien. Le couloir servant de salle d’attente est étouffé. En fait, plusieurs services sont concentrés ici. A savoir la médecine générale, gastroentérologue, dermatologue, urologue pour ne citer que ceux là.

A 9h au matin ce mardi, les médecins ne sont pas encore présents. L’attente est longue. Car rester dans ce couloir qui n’est pas aéré n’est pas une partie de plaisir. Même les enfants n’en supportent plus. Les cris viennent de tous les côtés. « Je suis là depuis 6 h du matin, mais ce n’est qu’à 10 h que le médecin spécialiste que je suis venue rencontrer est arrivé. Ce n’est pas facile mais je suis obligée d’attendre, car je n’ai pas l’argent pour me rendre dans les cliniques », confie une malade.

En plus de cette condition peu commode pour des personnes malades, s’ajoute une humeur désagréable du personnel de santé. Les infirmières, qui dirigent les malades chez les médecins, sont d’une froideur indescriptible. L’impolitesse et la non disponibilité de celles-ci a atteint son paroxysme dans ce centre de santé. Ici la déontologie et la conscience professionnelle a foutu le camp. Elle a cédé la place à une insensibilité caractérisée. « Si tu te sens très mal tu peux aller aux urgences », lance arrogamment une infirmière à un patient qui tente de se plaindre. La souffrance des malades leur est complètement indifférente. Du moins c’est le constat fait. Même si dans les services spécialisés, on n’a pas ce grand nombre de patients, les mêmes problèmes sont apparents. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Au service de l’Orl, les médecins ne s’y trouvent pas. A 9 h, c’est une pile de carnet qui attend le médecin. Certains malades en raison de leur douleur forte sont allongés sur les bancs. « Ils commencent d’abord les consultations dans les cliniques. Et c’est quand ils ont fini, qu’ils viennent et pendant tout ce temps nous on souffre », se plaint Fréderic un malade. Ici c’est un médecin qui se fait remarquer. Cette dame la quarantaine dépassée, médecin spécialiste en Orl, est connue pour son sale caractère. Elle crie, gronde, chiffonne les malades en permanence. Et les pauvres malades, par peur d’être mal soignés, subissent cette barbarie au quotidien. Même si cette attitude du personnel n’est pas généralisée, la morale collective reste un réel problème dans cet hôpital qui se fait toujours remarquer par le nombre de « tacleurs » qui occupent les espaces.

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