Agences de voyages: Des mesures de sécurité à double vitesse

Tout passe au détecteur de métaux dans certaines agences, d’autres par contre ne s’ajustent pas encore à cette vigilance.

C’est le dernier week-end signant la fin des vacances 2015 pour les élèves. Nous sommes le vendredi 4 septembre, il est environ 13 h au lieu dit Pk5 à Douala. On décompte à près d’une dizaine d’agences de voyages installée sur cet axe. Ça grouille de monde à cet endroit. Les passagers pour la plupart des jeunes et visiblement des vacanciers transportent leurs bagages et se dirigent vers une agence de leur choix. Au regard de la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays, des mesures s’imposent, du moins c’est ce qui s’observe. Nous sommes devant l’agence Buca voyages. Ici, un seul accès pour les différents voyageurs. A l’entrée est posté un vigile qui tient en main un détecteur de métaux. Alors la règle est donc établie, tous ceux qui y accèdent doivent passer au détecteur. Seulement, les nombreux sacs que ceux-ci transportent ne sont pas soumis à la même consigne. Peut-être oublie de la part du vigile, mais toujours est-il que la fouille reste superficielle. A quelques mètres de cet endroit au cimetière de Ndogssimbi, est située l’agence Touristique Voyages. Celle-ci est particulière, car elle transporte des passagers vers le septentrion, zone touchée vers la secte islamique. La sécurité est donc la règle d’or. L’accès est barricadé et le vigile est en poste avec son détecteur de métaux. Mais, il est également assisté dans sa tâche par deux autres personnes qui mènent la fouille systématique en cas de suspicion d’un colis. C’est d’ailleurs le cas d’un voyageur qui avance avec son colis. Le détecteur passe sur le sac, mais signale. « Qu’est-ce qu’il y a dans votre sac, voilà que ça signale », demande le vigile. Alors il faut passer à la seconde étape. Sur une table aménagée pour la circonstance, le passager pose son sac, l’ouvre et le contenu est minutieusement examiné. Et ce n’est qu’après cette étape qu’il peut rejoindre les autres passagers, installés dans la salle d’attente.

Si dans les deux agences sus évoquées, les mesures sont prises pour garantir la sécurité, d’autres par contre ne sont pas assez vigilantes. A l’agence Butrans par exemple, de nombreuses personnes vont et viennent dans l’enceinte de ladite agence. Au milieu de ces personnes, est placé un vigile, identifiable à partir de son uniforme. Chose curieuse, il tient en main un détecteur de métaux. A quoi sert donc ce matériel si l’agence est accessible à tout le monde sans la moindre contrainte ? En tout cas ce n’est pas le vigile qui pourra répondre clairement à cette question, car il est plus intéressé par la façon dont les passagers disposent leurs bagages. Un autre tour dans une autre agence. Nous sommes au lieu dit, Deux églises, à l’agence Garantie Express. Visiblement, l’actualité majeure de cette période n’émeut personne de ce côté. Aucune mesure n’est prise. C’est le déploiement habituel. Les passagers qui sont aussi nombreux comme dans les autres agences, sans être soumis à aucune fouille, se dirigent vers les différents guichets. Et billet en main, ils peuvent prendre place dans le bus, qui est garé juste dans l’esplanade de l’agence. Pas possible de rencontrer le chef d’agence. « Il est sorti et ne va pas revenir maintenant », indique un employé. Pourtant à la suite des attentats répétitifs dans le Nord, des mesures de sécurité sont prises de part et d’autre.