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Accouchement difficile: Environ  7000 décès enregistrés  au Cameroun

Il s’agit des femmes qui décèdent chaque année en donnant la vie.

Si donner la vie apporte de la joie dans les familles entières, le déroulement de la grossesse jusqu’à son terme est parfois une source d’inquiétude. Plusieurs personnes d’ailleurs gardent encore le souvenir d’une grossesse qui a mal tourné. Jean Paul H. traîne encore le triste souvenir de la nuit du 5 décembre 2012. Alors que son épouse allait mettre au monde leur premier enfant, elle est décédée des suites d’une complication. Seulement le bébé a eu la vie sauve. « Quand je vois mon fils grandir, je ne peux pas ôter de mon esprit ce fameux jour. Et je sais également que quand il sera plus grand, je lui raconterais obligatoirement que c’est en lui donnant la vie, que sa maman est décédée », explique Jean Paul la mine triste. Son histoire n’est pas un cas isolé. Ariane ne connait pas l’amour maternel. Alors qu’elle n’avait que 3 ans, cette jeune fille âgée de 17 ans aujourd’hui, a perdu sa mère alors qu’elle donnait naissance à son cadet. Comme ces deux familles, de nombreuses autres à travers le Cameroun, portent les stigmates, conséquence d’un accouchement difficile. En effet, une femme meurt toutes les deux heures au Cameroun, des suites de complications liées à la grossesse ou d’un accouchement difficile apprend-on.

Un déficit en ressources humaines qualifiées

D’après les spécialistes de la santé, l’une des raisons qui expliquent, est la mauvaise prise en charge, qui elle-même, est la conséquence d’un déficit en ressources humaines qualifiées pour prendre en charge les femmes enceintes de façon adéquate. D’ailleurs dans un rapport du ministère de la santé publique publié en 2011, il ressortait clairement que pour un besoin estimé à plus de 5000, le Cameroun ne comptait que 129 sages-femmes. Pourtant selon les normes de l’organisation mondiale de la santé, « il faut au minimum 5400 sages-femmes, pour prendre en charge dans des conditions acceptables, le million d’accouchements enregistrés dans les hôpitaux du Cameroun ». Une situation alarmante qui a nécessité des mesures d’urgence. Comme une des solutions idoines pour réduire ce nombre élevé de mortalité prénatale, 10 écoles de sages-femmes ont été crées. Et il est question désormais de doter ces établissements d’un matériel de pointe pour une bonne formation et une meilleure prise en charge plus tard. Seulement les moyens restent limités. « Le Cameroun ne dispose en moyenne que de 3 formations sanitaires offrant des soins obstétricaux et néonataux d’urgence, pour 500mille habitants. Dans une région comme le nord, près de 71% de femmes accouchent encore à domicile, sans avoir eu accès aux soins les plus élémentaires pendant la durée de grossesse », explique le Dr Barbara Sow. C’est donc pour accompagner la politique gouvernementale que la fondation Mtn et l’Unfpa a remis ce 16 avril 2015 à Garoua, un important don d’équipements spécialisés à l’école des sages-femmes de Garoua. Ce kit est constitué de tables d’accouchements, de table pour examen médical, d’incubateurs, de chariots de médicaments, de modèles anatomiques d’organes génitaux féminins, de squelettes humains complets. Un ensemble d’équipements qui devront d’après princesse Rabiatou Njoya, « permettre d’améliorer la qualité de la formation dispensée aux élèves de l’école de sages-femmes ».

Lucienne Wouassi

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