Hydrocarbures :Un vaste réseau de fraude démantelé

~~De nombreux sites de dépôts de fioul ont été découverts à quelques encablures de la ville de Douala

~~Le lieu dit Bekoko est devenu un dépotoir de produits pétroliers d’origine douteuse. Dans ce petit village situé à quelques kilomètres de la cité économique, près de 5 sites de dépôts de fioul ont été repérés. Une descente musclée des autorités a permis de mettre la main sur une quantité importante de ce produit.

~~En effet, il est près de 12h ce vendredi 7 novembre 2014, quand une équipe constituée du représentant du ministère des mines, du ministère de l’eau et de l’énergie, et du chef de brigade régionale des inspections environnementales accompagnés des forces de maintien de l’ordre effectuent une visite inopinée dans ce village situé sur l’axe lourd Douala-Limbe. Au fond de cette brousse se cache un grand trésor, mais il faut faire des recherches pour le trouver. Finalement à quelques kilomètres de la route principale et au fond de la brousse, la découverte est faite. Des citernes ayant pour contenus, des produits pétroliers sont dans un lieu bien aménagé pour l’exploitation. De même, plusieurs bacs pouvant contenir chacun 5OOml sont posés de part et d’autres. Le nombre important de ces bacs et la présence de ce produit noir sur le sol en dit long sur l’intensité du trafic fait ici. D’après le chef de mission du ministère des mines, c’est une activité frauduleuse qui se fait en marge de la réglementation en vigueur, pour ce qui est des produits pétroliers. «Nous ne connaissons pas l’origine et la qualité de ce produit. Cette activité est en marge de la réglementation et l’administration doit reprendre le dessus. Nous sommes dans un Etat de droit, où il y’a les règles que tout camerounais doit respecter », indique Daniel Minlongue Gwogwon. D’après les informations reçues, l’exploitation des dépôts d’hydrocarbures obéit à une réglementation. Toute personne voulant cependant exercer dans ce secteur, doit obtenir un agrément, conjointement du ministère en charge des produits pétroliers et celui en charge des établissements classés comme dangers et des risques industriels apprend-on. Seulement dans ce cas, il n’en ait rien.

~~Risque environnemental

~~Au-delà de l’aspect illégal de cette activité qui se déroule en écart avec la réglementation, ce trafic qui se fait en pleine zone rurale présente notamment un risque environnemental énorme. « Cette activité entraîne la pollution des sols et du sous-sol, par le déversement des hydrocarbures. Ces huiles vont s’infiltrer dans le sous-sol. Les conséquences environnementales et écologiques sont importantes. C’est une activité qui doit se faire dans les sites appropriés », explique Suzanne Nathalie Mpord, chef de service de brigade régionale des inspections environnementales. Au cours de cette descente, impossible de savoir qui sont les responsables de ce commerce noir. Mais de sources bien introduites, on apprend que ce fioul stocké dans ces différents sites provient de la Sonara. « Ce fioul qui est stocké dans cette brousse est destiné à la société Eneo. En effet quand le produit part de la Sonara à Limbe, ça doit prendre la direction de la centrale thermique indiquée, seulement en chemin les transporteurs font un détour dans la brousse pour réduire la quantité du produit… », confie sous cape notre source. Une activité qui n’est pas sans conséquence pour la société d’énergie. Car les pertes ici sont évaluées à près de 4 milliard de Fcfa par an pour cette entreprise, laisse-t-on entendre. Il faut le rappeler le fioul lourd, est un produit pétrolier destiné à l’alimentation des centrales thermiques. Il est pareillement utilisé par les chaudières entres autres les savonneries, les cimenteries. Cette opération a permis la saisie de près 15 000ml de fioul, qui sont actuellement stockés à la délégation régionale des mines pour le Littoral. Lucienne Wouassi